EXPOSITION COLLECTIVE
Archie Chekatouski – Mia Domenech – Sam Holzberg – Juneul Huh – Sophia Kraft – Sam Mackiewicz – Satchel McCarthy –Â Lucas Pandolfo – Tara Tess Vatanpour
10 — 11.09.2022
VERNISSAGE
10.09.2022
15H – 22H
Dates de l’exposition : du 10 au 11 septembre 2022
Ouverture dimanche de 11h à 20h
FR.
Nous avons eu une conversation interminable. Nous parlions de la pratique esthétique comme d’une pratique intuitive, une force intérieure cherchant sa place au sein d’une structure externe. Nous parlions de matériaux et de la façon dont nous les invoquons comme le feraient des enfants ou des moines troglodytes. La collision de têtes de poupées, d’une petite voiture, d’un parpaing (un crachat, une peluche de coton dans un nombril, un ormeau, du métal, un souffle chaud) – les choses qu’un certain design profère, celles nées de sa contingence. Nous parlions de la façon dont cette pratique tente de submerger ces conventions au moyen de la dissidence ou bien en s’approchant de l’excentricité, du manque de certitude, du pas trop cuit, de l’inquiétant, de l’obscure, du pas encore défini, du plus très jeune et du banal. L’idée de la négativité surgit. Peut-être que l’inversible la contient dès le départ, et que l’idée d’un « projet », impliquant un début et une fin, crée un circuit qui contient un chemin préétabli, ce qui nous lance dans une discussion au sujet de ce mouvement déterministe qui annule le futur en supposant une finalité. Nos gorges se serrent, ou nous serrons celle de l’autre, et nous parlons d’autonomie, de l’underground et de l’underground profond, et nous lançons les mots d’individualisme et de subjectivité. Nous nous demandons si nous pourrions ou voudrions créer des objets d’art sans sujet préétabli, sans thème, peut-être même sans individu auquel les rapporter – l’objet simplement présent, en totale autonomie. Nous avons essayé, en vain, de mettre en mots l’inéffable, le langage, l’anxiété ; avons parlé de voler des livres et où, vivre à Paris, manger, des Happys Hours, et comment les États-Unis sont entrés dans un délire archaïque, et, et, et…
De ce dont nous avons parlé, de ce que nous avons fait, est née cette exposition dans laquelle un groupe d’artistes venant de différents endroits du monde et vivant à Paris, chacun avec ses centres d’intérêt, sa pratique, sa voix, ses perspectives, échappe aux catégorisations perverses et aux réductions épuisantes. Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi de répondre au chaos informe de notre présent algorythmique, délirant et arbitraire, par une autre forme de chaos. Nous regardons la forme sans mélange du spectre mélangé – ceci, cela, et le reste. Une fête vraiment horrible, dans laquelle chaque voix, chaque proposition, est une hermétique sociale : une particule qui se cogne aux choses. Nous parlons d’une pénombre sans genre identifiable. C’est une catégorie glissante, le réductionisme, l’automatisme conceptuel et l’enregistrement. Nous chuchotons maintenant. Sans autorité, sans programme, sans projet prédéfini, et certainement sans but et sans fin.
Traduction Vincent Simon
ENG.
We have been having an endless conversation. We talk about aesthetic practice as an intuitive one, as an impulse negotiating its place from within an external structure. We talk about materials, and how we invoke them like children and troglodytes, —the collision of doll heads, a toy car, a building block (spit, bellybutton lint, abalone, steel, hot breath)—the things proffered by a certain design, the things borne by its contingency. We talk about how this practice tries to overflow these conventions by means of dissent; or, in approaching the eccentric, the unsure, the medium-rare, the uncanny, the dismal, the yet-to-be-defined, the semi-young and the banal. The idea of negativity comes up, that perhaps the inversible carries it natively, and that A Project establishes a beginning and an end, that this circuit is reached by a pre-established path, so we gossip about how this deterministic movement cancels the future because it supposes an end. Our throats clutch, or we clutch another’s, and we talk about autonomy, about underground and deep-underground, and we also toss around ideas of individualism and subjectivity, about whether we could or would like to generate art objects without a designable subject, themeless, or even without an individual; the work(‘)s there, in total autonomy. We have put vain words to ineffability and language, and anxiety, and about stealing books and where and living in Paris and eating and Happy Hours and how the USA has entered into a process of archaistic delirium and, and, and, and….
From what we have talked about and from what we have done, this exhibition arises, in which a group of Paris-based artists from different parts of the world, each with diverse interests, practices, voices and perspectives, eschew sneaky categorization or exhaustive mitigation. It is not by chance that we have chosen to generate a form of chaos that responds to the formless chaos that is the algorithmic, delirious and arbitrary present. We’re looking at the unalloyed form in the spectral alloy—this, that, and the other thing. A really awful party, in which each voice–each proposal—is a social hermetic: a particle bumping into things. We talk about a meshy-mashy penumbra without designable gender. It’s slip-sliding category, reductionism, conceptual automatism and registration. We’re whispering now. Without authority, program or established project and certainly without purpose or end.
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