UNIVERSITÉ LIBRE
SAMEDI 17.04.2021
14h-18h
INSCRIPTIONS LIMITÉES: parolepublique@gmail.com
Nous voulons initier ces séances de travail pour construire un espace collectif où il sera possible de s’approprier notre propre pensée. Nous refusons de céder à l’ignorance et à la peur, de nous en arranger ou de nous y réfugier. Nous ne croyons pas non plus au sain savoir critique. La production de savoir critique n’engage en rien. La philosophie, les savoirs importent trop pour les abandonner aux experts en tout genre qui les utilisent pour gérer nos vies et décider à notre place. Si nous sommes un tant soit peu attentifs au temps présent nous ne pouvons qu’être révoltés par ce que nous vivons. Et si nous sommes un tant soit peu habités par le désir d’être sujets de notre temps, se faire sa propre pensée est à l’ordre du jour.
Certains d’entre nous ont, ou ont eu, un cursus universitaire ; d’autres non. Certains ont une pratique intellectuelle qui leur a apporté une compétence dans l’usage de la parole, des concepts, et une certaine dextérité avec l’abstraction. D’autres sont loin de ça, ce qui dans un cas comme dans l’autre n’est le gage de rien du tout. La pensée est affaire de tous, quelle que soit sa ou ses pratiques. L’institution scolastique et la société disent le contraire. Celles-ci hiérarchisent et policent. Nous nous plaçons en faux vis à vis de cette posture.
La question ici est pour nous d’expérimenter, d’explorer nos singularités pour construire nos armes intellectuelles. Nous voulons nous attarder sur ce qui nous révolte, ce que nous aimons, ce qui donne forme à nos vies. Ce qui implique recherche, étude et expérimentation (l’ordre importe peu). Ce qui veut dire aussi que nous ne voulons ni recevoir ni donner de leçons, que nous refusons les marchands d’idéologies. A chacun sa démarche et son objet.
Si règle il y a c’est celle de l’égalité : nous voulons dire égalité des intelligences. Nous voulons étudier en commun des recherches solitaires. Nous réfutons la table ronde tout comme l’expertise. Le fait communautaire n’engendre pas comme ça ex-nihilo de la pensée. Il ne suffit pas d’être assis les uns à côté des autres et de discuter comme cela : nous ne croyons pas à la providence. L’étude c’est l’attention à un cas, à quelque chose que quelqu’un a réussi à singulariser. Celui qui recherche présente ce cas et cela se fait parce qu’il s’est déplacé d’un lieu à un autre. Il a mis en rapport une chose qu’il connait avec une autre qu’il ne connait pas en s’efforçant de changer ce qu’il est.
Comment alors envisageons nous une séance ?
Une séance se déroule autour d’une intervention. Celle ci, qu’elle soit une présentation d’un film, d’un texte, ou autre doit être entendue comme un discours. Nous entendons par discours le fait d’affirmer quelque chose, de raconter quelque chose, de conceptualiser quelque chose ou d’inventer quelque chose. Ce geste n’a de sens que si il est situé dans la forme de vie qui le rend possible et sous une forme argumentative. Ce qui est dit doit être en tension entre le sujet qui parle et ce sur quoi il parle. Il y a prise de risque dans ce qui est dit. On se risque.
A cette prise de parole suivra si possible une réplique. On l’imagine reprendre des objets, des situations et des arguments. Ou encore restituer des résonnances, des incidences, des coïncidences. La réplique critique, attaque et peut même démolir. Alors celui qui a préparé son intervention effectuera une contre réplique : défend, éclaire son propos, aiguise ses armes. La parole est à quiconque : on discute, on opine, on pose des questions, on demande des exemples. Naîtra alors un espace collectif.
Hypothèse ? Oui car il reste à se lancer et à la vérifier. Car sans ligne à suivre et sans ordre et place attribuées les séances se construiront les unes après les autres autour des objets que nous choisirons.
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