17H00-23H00
« On attend sans doute d’une revue de critique d’art qu’elle s’emploie à restituer une actualité artistique au moyen d’une production textuelle. Comment peut-il en être autrement ? On oublie parfois, cependant, que ces textes n’ont pas toujours pour vocation de valider le travail d’un artiste, de statuer sur le bien-fondé d’une exposition, encore moins de se substituer à un travail de médiatisation. À de nombreux égards, il semble que le travail du critique d’art, loin de se résumer à une façon de ponctuer un propos artistique après-coup, se réalise aussi en amont dans la chaîne des idées et des réflexions. Il y a, pour ainsi dire, une activité quelque peu intangible qui intervient au moment même de la rencontre, là où les intuitions et les connivences se dessinent, mais aussi à l’occasion d’un échange qui, le plus souvent, se prolonge dans le temps. Or, si on mésestime la place et le rôle de l’échange chez les critiques d’art, qu’il se traduise par une forme d’oralité ou par un dialogue à distance, peut-être néglige-t-on également un aspect des plus essentiel, à savoir, le fait qu’une critique reste une activité vivante et riche de ses impondérables.
C’est sur ces bases que la revue Possible souhaite faire de la critique d’art, mais aussi enclencher une réflexion sur la critique d’art. En s’appuyant majoritairement sur le principe de l’entretien, il est question, dans le cadre de cette revue, de mettre la critique d’art en pratique, de la faire vivre, mais aussi de questionner ses modes d’apparition et ses implications. Quel est, en effet, son rôle ? À quoi aspire-t-elle ? Quel état des lieux produire à son égard ? Partant du constat que les critiques n’ont que rarement la possibilité de se réunir et de débattre sur ce qui les rassemble, ou les distingue, la revue Possible envisage la tenue régulière d’assemblées mobilisant critiques, artistes et autres acteurs de l’art afin de discuter de ces questions. »
Les trois interventions envisagées, dans le cadre du lancement du premier numéro de la revue Possible, aspirent à mettre en situation une telle critique, notamment en favorisant son caractère imprévisible.
Programme : à partir de 17h :
– Introduction et présentation de la revue Possible, Julien Verhaeghe
– « L’entretien à l’épreuve de l’entretien », Julien Verhaeghe, Farah Khelil et Marion Zilio, retour et mise en péril d’un entretien mené dans le cadre de la revue, avec la complicité de Marion Zilio.
– « L’anonymat, pour une autre lecture des œuvres? », diffusion d’un entretien en absence entre anonymes, autour de l’exposition d’Alexandre Périgot « Mon nom est personne » (vernie simultanément ce même 17 février au Cneai Centre d’Art à Pantin), exposition consacrée aux œuvres d’artistes qui font partie des collections muséales nationales mais sont condamnées à l’oubli en raison de l’anonymat de leurs auteurs.
– « Tentative d’épuisement », exercice de critique d’art participative et contributive, une proposition de Mickaël Roy, avec Fanny Lambert et la complicité de Violaine Lochu.
26 rue du Docteur Potain
75019 PARIS
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