19H30 – 21H30
Espace Galop de DOC
« 77 n’a pas été comme 68. 68 a été contestataire, 77 a été radicalement alternatif », écrivait Nanni Balestrini. Et il ajoutait que 77 ne pourra jamais, pour cette raison, être un objet de commémoration.
L’Italie de cette décennie est un vaste champ d’expérimentations révolutionnaires. Le mouvement part des usines, les déborde, atteint les universités pour s’étendre à la ville et à tous les espaces sociaux. S’il est le fait d’un prolétariat, celui-ci ne se définit plus à partir des catégories de l’économie politique. C’est un prolétariat sans travail, qui a perdu tout pouvoir sur l’emploi de sa vie. Pour lequel il ne s’agit plus de se libérer par l’économie, mais de l’économie et de toutes les formes de subjectivation qui vont avec.
Refus de la production, autolicenciements, grèves des usagers, insubordinations en tous genres… Les Italiens n’attendent pas la lente construction d’une mobilisation, ils veulent le communisme tout de suite, contre l’Etat, sans transition, sans délégation. Pour cela ils libèrent et prennent des espaces où créer des zones d’illégalité et faire de tous côtés sécession. C’est immédiatement qu’ils veulent éprouver une autre manière d’exister collectivement, une autre affectivité.
L’Italie des années 70 est encore, dans tous ses aspects, le moment insurrectionnel le plus proche de nous. Et si notre avenir était dans notre dos ?
Le texte : « Autonomie ! Italie, les années 1970 ». Paris, La Fabrique (trad. par Étienne Dobenesque), 2011, 304 p
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Infos : Tous les mois sont proposés à la lecture des textes de la tradition anarchiste. Les textes sont déterminés au fur et à mesure des avancées du groupe et les séances préparées à l’avance par les lectures personnelles de chacun. Ce groupe est ouvert à toutes et à tous.
Prochaines séances : 23 avril, 4 juin
DOC
26 rue du Docteur Potain
75019 Paris